- de la revue 'l'Illustration' no. 4042 de 21 aout 1920
- 'Infirmières à l'Honneur'
Femme d'Artiste
dessin par son mari, Georges Scott
Une des listes de nominations dans la Légion d'honneur, qui paraissent actuellement au Journal officiel, comprenait ces jours derniers les noms de quatre infirmières décorées, pour services exceptionnels pendant la guerre, de la croix de chevalier: Mmes Delamarre-Fugit, Daugan, de La Mettrie et Scott de Plagnolles.
L'Illustration a déjà publié, dans le numéro du 19 janvier 1918, avec le portrait de Mme Daugan, femme du général qui commanda glorieusement la division marocaine, quelques détails sur le rôle admirable, à Péronne, de cette infirmière des premières heures. L'Officiel du 5 août s'exprime ainsi sur son compte: « Infirmière de la plus haute valeur morale par la conception élevée qu'elle s'est faite de ses devoirs professionnels et par la manière héroïque dont elle s'en est acquittée au cours de circonstances périlleuses des plus pénibles, notamment lors de la prise de Péronne (août 1914), où elle est restée prisonnière volontairement pour ne pas abandonner ses blessés; une blessure; deux citations. »
C'est aussi dès le mois d'août 1914 que Mme Scott de Plagnolles, femme denotre collaborateur, le dessinateur et peintre Georges Scott, commença à se dévouer aux blessés des premiers combats. Jusqu'après l'armistice, elle se donna de toutes ses forces et sans répit à la tâche qu'elle avait choisie. Elle qui, avant la guerre, était, sous le nom de Nelly Martyl, une des cantatrices les plus fêtées de l'Opéra-Comique, elle ne voulut s'en souvenir, pendant ces cinq années, que pour chanter quelquefois, dans les formations de l'avant auxquelles elle appartenait, pour des soldats qui montaient en ligne. La reconnaissance affectueuse que des milliers d'hommes, soignés, sauvés, réconfortés par elle, lui ont vouée, le Journal officiel la traduit à son tour en ces termes: « Mme Scott de Plagnolles (Adèle-Anny), infirmière de l'Union des Femmes de France, d'un dévouement aussi intelligent qu'inlassable et d'une rare compétence technique; dans les circonstances les plus difficiles comme les plus périlleuses, a fait preuve des plus belles qualités de sang-froid, de courage et de cur, avec l'unique souci de soigner les blessés et de leur apporter une assistance morale qui fut toujours efficace; deux fois victime des gaz vésicants; cinq citations, dont l'une à l'ordre de l'armée. »