de la revue ‘Lecture Pour Tous’, 1 novembre 1916
'Chez les Vainquers de Picardie'
par Colette Yver

Une Région Reconquise

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Entrer dans la région tragique où nos soldats mènent avec une si belle ardeur la grande lutte pour la France, respirer l’atmosphère enflammée de la bataille, approcher de ces premières lignes où s'accomplissent chaque jour de tels prodiges d'héroïsme, c'est une émotion incomparable. Voici des pages qui en sont tout imprégnées. Les impressions que Mme Colette Yver nous rapporte de sa visite au front de la Somme sont un nouveau témoignage en l'honneur de ces magnifiques combat tants à qui nous devons de reprendre peu à peu possession du sol sacré de là patrie.

 

 

Ce n'était pas vers un secteur tranquille que je m'acheminais, le premier jour que je traversai la zone des étapes. L'offensive de Picardie venait de donner un de ces victorieux coups de bélier qui crèvent par secousses la ligne de front ennemie. L'avant- veille, on avait pris Bouchavesnes. On était en train de conquérir Raucourt, et l'on progressait chaque jour à l'est de la fameuse route de Péronne. Je ne sais si vous pouvez imaginer la singulière excitation qui .règne dans une région où d'heure en heure on attend de la ligne de feu, toute voisine, la nouvelle d'une victoire, où les blessés qui arrivent incessamment vous communiquent, lorsqu'ils peuvent parler, la fièvre de l'avance dont ils sont encore possédés, où l'on sent planer au-dessus du fracas de la guerre terrestre, le vol des aigles souverains et invincibles de notre aviation. C'est une émotion supérieure, qui ne ressemble à nulle autre, presque divine. Une joie? non; du moins pas comme on entend communément la joie, car toute l'horreur de la guerre s'étale perpétuellement dans les corps sanglants que les convois sanitaires déchargent sans arrêt au seuil des ambulances. Le cceur est déchiré. Le prix de la victoi: semble exorbitant. Mais on la veut. On la veut avec d'autant plus de passion que, d'avance, nos frères l'ont déjà payée si cher.

 

La Grande Releve

Le soleil d'un délicieux matin d'automne séchait les brumes de la Somme. Le vaste paysage picard aux immenses panoramas, coupé par les lignes de peupliers sous lesquels miroite le vif-argent de la rivière rappelait ceux des grands tableaux épiques. J'aperçois dans un chemin creux une troupe de petits ânes d'Algérie arrivés depuis trois jours sur le front. Bêtes de somme en miniature, leur taille exiguë leur permettra de voyager dans les boyaux et de servir au ravitaillement des tranchées de première ligne. Ici on les habitue progressivement au son du canon. Et voici qu'en débouchant sur la route; notre voiture se heurte à un convoi de lourdes autos dont les roues semblent écraser au passage le caillou de la chaussée nouvellement empierrée. Elles vont à grande allure, mais notre voiture légère veut en dépasser la colonne: illusion! Si loin que l'œil puisse plonger à l'horizon, la route est grise de cette file interminable de camions, que pendaiit quinze, vingt, trente kilomètres nous allons frôler. Le ravitaillement, pensez-vous peut-être?

Oui, le ravitaillement, mais ni en pain, ni en viande, ni en munitions. Les jambes pendantes derrière le camion aux vantaux ouverts, ce sont des hommes qu'on charrie ainsi, dans ce flot vertigineux.

Les assauts répétés ont, depuis trois ou quatre jours, épuisé les régiments qui tiennent les lignes depuis plusieurs semaines. C'est que la guerre n'ayait jamais donné d'exemple d'une bataille infernale se livrant pendant tant de journées. Il est temps de ramener au repos ces soldats extraordinaires. Ceux que nous rencontrons et dont la masse coule comme une rivière vers les tranchées vont les remplacer. C'est véritablement la grande relève. On est écrasé devant leur nombre. Comme on sent en présence de cette multitude que la France n'a pas encore donné tout son effort, qu'elle a gardé toutes ses forces et sa vivante puissance!

Chers soldats qui passiez entassés dans vos lourds carrosses modernes dont le bruit étouffait celui du canon tout proche, vous ne saviez pas avec quelle émotion je vous saluais au passage. Je sentais pleines de- rires vos voitures cahotantes. Mais moi je savais où vous alliez; j'avais vu revenir vos frères aux ambulances; je me demandais lesquels, parmi vos corps si vigoureux, si sains, et si jeunes, recevraient à leur tour les terribles blessures qui me heurtaient. Je frémissais de pitié mais aussi d'enthousiasme, car sous vos bérets d'alpins ou vos casques, sous vos capotes déteintes, vous figuriez vraiment une force invincible. En effet, c'était vous qui la semaine suivante deviez prendre Combles et vous avancer vers la plaine désirée …

L aprè s - midi, après une halte pour déjeuner à la popote de C. G., nous reprîmes la route afin de poursuivre sur Frise. Le torrent d'hommes roulait toujours.

 

Deux Cortèges

Sur une petite route d'intérêt local, une troupe bleue s'avance un peu lente, à pied, dans une cadence qui sonne tranquillement sur la chaussée blanche de soleil. C'est un régiment de territoriaux se rendant aux tranchées d'appui. Ils ne sont pas jeunes, les pépères. Hirsutes, de longues barbes parfois toutes grises, le visage fripé, ils vont sans hâte, le bâton à la main, comme des pèlerins qu'on attend dans un sanctuaire. Sans traîner la patte, ils n'ont plus aux jarrets l'élasticité de leurs vingt ans, et il y a un grain de résignation philosophique dans leur calme et dans leur endurance.

Soudain une colonne grise apparaît là-bas, sur la même route, mais venant en sens inverse. Les deux troupes se rapprochent de plus en plus, vont se croiser. Bientôt dans ces uniformes vert-de-gris qui, je ne sais pourquoi, donnent en masse un aspect de guenilles, sous ces casquettes rondes au liséré rouge, on reconnaît des Boches. C'est un convoi des douze ou quinze cents prisonniers faits l'avant-veille qu'on reconduit à l'arrière.

Alors ils s'entre-regardent en passant, ces pépères qui gardent dans leur portefeuille les photographies de leurs enfants, qui s'en vont tenir là-bas sous les marmites, sans broncher, et ces ennemis vaincus, aux yeux hagards, au teint blafard, à l'air soumis. Ah! si vous aviez vu là-dessus les pépères! Ce fut comme si un courant électrique les avait parcourus. Ils se redressèrent instinctivement, leur allure s'allégea, les kilomètres ne comptaient plus. Libres et vainqueurs, ils voulaient montrer aux Boches de quel pas les soldats de chez nous vont se battre. Puis ce convoi de prisonniers rendait tangible l'idée de victoire. Bravo! ils allaient en faire d'autres !

Je vis la troupe grise dépasser la troupe blgue, serpenter ajveç la route, se perdre dans la campagne vers Amiens. A ce moment un chœur d'hommes éclata dans l'air léger, chose étrange dans ces parages où le clairon est muet, où les soldats ne chantent pas. Mais c'étaient bel et bien mes pépères qui clamaient l'air bien connu:

Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite!...

Ce Que Disent les Prisonniers

Que de Boches! Que de Boches! Ils pullulent dans cette zone des étapes: prisonniers que l'on ramène, prisonniers blessés qu'on soigne dans leurs ambulances particulières, prisonniers en observation au lazaret, prisonniers travailleurs dans les ateliers du génie ou de l'Intendance, prisonniers dans les camps, on les voit partout. Et partout ils apparaissent comme un troupeau humble et soumis.

Leurs gardiens me disent:

« Ils ont rudement changé depuis le commencement. On les a vus si orgueilleux au début ! Maintenant ils n'en mènent pas large. Ils sont doux et polis; on ne les reconnaît plus. »

En effet, je compare au rire insolent et hostile de certains prisonniers vus en 1915, l'expression parfois indéchiffrable, souvent pateline, presque toujours doucereuse de ces visages qui me regardent au lazaret.

C'est un vaste camp, sur un plateau nu, où l'on examine l'état sanitaire des prisonniers, surtout au point de vue épidémique, avant de les envoyer à l'intérieur. Des tentes longues, dans lesquelles quatre ou cinq hommes peuvent s'étendre sur de la paille, font de cet endroit une cité de toile. Un fil de fer barbelé l'enclôt et c'est tout. Ils n'ont guère envie de s'évader, ces êtres falots qui vont et viennent à pas lents, dans un d^œuvrement béat, en attendant l'heure de la soupe. Une chose est frappante pour qui vient de parcourir les rangs des soldats français: la laideur insigne de la généralité boche. Ce sont souvent des têtes à lunettes au teint blafard, montées sur des cous de volatiles, des visages plats et mal construits. Une appellation me revient: «les Barbares ». Qui niera l'aristocratie latine de l'homme du peuple de France le moins dégrossi à côté de ces Boches? Ah ! la construction complexe, les modelés expressifs, les lignes spirituelles du type français, comme on les apprécie par comparaison !

Voici venir justement le médecin du camp, un jeune aide-major allemand parlant assez bien le français Le médecin principal L. qui m'accompagne l'appelle, et nous engageons conversation. Il s'exprime avec difficulté: ses yeux fuyants, sous le lorgnon, des yeux bleus illisibles, virent, échappent aux coups droits du regard. Il donne d'abord une description de l'évacuation des blessés allemands. Et nous comprenons [u'à l'arrière ils ont dû, comme nous, installer es ambulances, hangars ou baraquements, dans, les campagnes pour les grands blessés.

On lui demande: « Comment pensez-vous que finira la guerre? »

II hésite, balbutie. Les yeux fuyants interrogent le vide,- à droite et à gauche, puis enfin:

« Oh! ce n'est rien qu'une opinion personnelle.... Moi, ji crois que la guerre finira... par épuisement des deux côtés.

— Et Verdun? Pensez-vous toujours que vous prendrez Verdun? »

Ses paupières battent deux ou trois fois, et c'est le seul indice de sa colère étouffée. Les yeux fixés dans l'espace, la voix douce, il répond:

«Verdun? Oh... c'est fini maintenant. »

C'est cela, c'est fini! N'en parlons plus! Tournons la page. Oublions la terrible défaite allemande, et le métal dont était faite l'âme de nos défenseurs, et tous nos morts de Vaux, de Fleury, de la cote 304. C'est fini....

A l'ambulance de Villers-Bretonneux, où l'on soigne les blessés ennemis et d'où on les évacue sur l'intérieur, j'arrive juste comme un train sanitaire est en gare. On charge les brancards. Nos braves gens d'infirmiers, je vous assure, ne ménagent pas leur peine. Puissent nos prisonniers blessés trouver de l'autre côté des lignes les petits soins, les prévenances, la pitié, qu'ici nos Français prodiguent aux Boches! Dans les hôpitaux d'évacuation, un seul précepte marque la distinction entre les blessés ennemis et les nôtres. Le voici tel qu'il me fut formulé par un médecin-chef: « Les nôtres d'abord, les Boches ensuite. » A ce classement près, dans l'ordre des soins à donner, les traitements sont pareils. Dans une salle, on me montre des blessés de la Garde prussienne: un infirmier ajoute que quatre ou cinq cents prisonniers valides ou blessés de ce corps fameux ont passé depuis la veille. Je m'approche d'un des spécimens de cette Garde invincible. Il paraît dix-huit ans, et n'a rien d'herculéen. C'est un blessé assis, atteint au bras, d'air chétif, qui prend, ma foi, un air gracieux intempestif. D'ailleurs,dans ce baraquement où sont entassés les Allemands couchés ou assis, tous affectent cet air de bonne amitié. Tous ont l'air de dire perpétuellement « Camarades! » Et voici, je crois, exactement leur pensée: « Oui, nous sommes battus, cela est vrai, et nous le. serons chaque jour davantage. Eh bien, si vous le voulez, oublions ces vilaines histoires de guerre. N'y pensons plus. Devenons bons amis. Nous avons encore en magasin d'excellents produits à vous offrir: microscopes, casseroles émaillées, bonneterie pour dames, etc.... Dieu! que nous chérissons les Français! Vite que la paix nous réconcilie et que nous fassions encore de bonnes affaires ensemble. »

Sur un brancard, à terre, un jeune Boche, à l'air affiné d'un artiste, gît avec deux coups de baïonnette dans la poitrine. Assez mal en point, il se laisse revêtir d'une veste avant d'être embarqué dans le train.

II ne parle pas français et remercie seulement -du geste les infirmiers Puis il se tourne vers moi et prononce: « Adieu! » Je pense qu'il voulait dire: « Au revoir, je reviendrai; nous reviendrons. Nous n'avon,s pu aller à Paris avec nos canons; vous nous y retrouverez avec nos meubles de Munich et notre art décoratif de Berlin.» Oh ! méfions- nous du sourire allemand, autant que des balles boches!

Pendant ce temps le train s'emplit, tous les éva-cuables sont chargés sur leurs brancards suspendus. Leur besogne finie, les bons infirmiers demeurent sur le quai de la gare, les yeux fixés sans méchanceté sur leurs ennemis qu'ils ont soulagés de leur mieux. Pourtant, au moment où le train s'ébranle, un d'eux ne peut retenir une malice, et je l'entends crier à pleins poumons:

« Hé! les gars! On va à Parisse! »

 

En Terrain Reconquis

Ce jour-là, l'ordre de mes visites aux formations sanitaires me conduisit aux abords de Frise, et je demandai à mon guide de vouloir bien m'escorter jusqu'à ce village, pour la joie de marcher sur de la terre française reconquise.

La grande relève de la veille n'encombrait plus la route, mais on voyait redescendre à l'arrière, aujourd'hui, les vainqueurs des jours précédents.

Et n'imaginez pas des soldats haras ses, angoissés encore des frôlements de la mort menaçante, de l'épouvante dans les yeux et assourdis par le tonnerre incessant de l'artillerie. Ne voyez- pas non plus des fanfarons ni des crâneurs, conscients de leur héroïsme après avoir redonné à la France un si beau morceau de territoire. Non, des petits soldats bien simples, heureux d'aller se reposer, s'en revenant de bonne humeur comme ils étaient partis, voilà ce qu'ils paraissaient, et je vous assure que cette simplicité c'était la chose la plus émouvante qu'on pût voir, quand. on savait ce que ces soldats avaient fait, et combien âpre avait été lji lutte!

Ce qui me frappa, ce fut leur bonne mine, leur visage paisible où l'on ne pouvait lire la fatigue. Au fond, ils devaient etre ereintés. Mais l'air de la victoire est si pur, si vivifiant!

Les batteries voisines sont en activité et à chaque instant un coup de tonnerre éclate dans le ciel parfaitement bleu; après quoi, l'on voit flotter un petit nuage lumineux et rond, aux colorations d'émeraude et de soufre, qui voyage lentement dans l'espace. Bientôt je m'explique le terrible jeu: le ciel pur est peuplé d'observateurs qui de leurs ballons captifs suivent les opérations ennemies. Dans notre champ visuel, on peut compter une quarantaine de ces « saucisses » qui se balancent à mille' mètres en l'air au bout de leurs câbles. Or, c'est de l'une d'elles qu'un canon boche a entrepris la destruction. Un avion français de protection dessine tout alentour ses cercles d'épervier. Mais les fusants se multiplient, semblent éclater toujours plus près du ballon captif, dont l'immobilité, l'impassibilité impressionne.

Enfin nous mettons pied à terre à Frise, pauvre village où la route ne traverse plus que des éboulements de pierres. Pourtant, au milieu de ces murs écroulés où ont poussé comme dans une forêt vierge les ronces et les orties, s'élève encore une - jolie maison de briques, petit pavillon coquet, demeure du notaire ou du médecin de l'endroit, préservée, je ne sais par quelle grâce, de la. moindre blessure d'obus. Un peu plus haut, sur un terre-plein qu'il faut escalader au milieu des plâtras et des terres bouleversées, voici la ruine merveilleuse de l!église: une double, rangée de colonnes gracieuses qui supportent en un point, par miracle, un morceau de voûte. Et tout l'édifice est là, béant, à nu, témoin de l'acharnement des combats, gardant une marque d'impérissable beauté et les souvenirs de prières d'autrefois qui, les murs écroulés, ne s'envolent pas, restent attachés aux pierres comme des oiseaux fidèles.

Frise, reconquise par ces soldats invincibles que sont les coloniaux, est notre première gloire de juillet sur la Somme. Combien de morts, qui dorment aujourd'hui dans le petit cimetière, sont tombés pour que ces pierres éboulées soient de nouveau françaises!

Des mitrailleurs ont amené là leur arme gracieuse et légère qu'ils réparent, Là-haut, exactement au-dessus de l'église en ruines, les fusants éclatent toujours autour de la .saucisse, la circonvenant de plus en plus étroitement. J'admire l'observateur qui, dans sa nacelle étroite, tient là depuis le lever du soleil, sans broncher, parmi l'éclatement de la mitraille. Sans ces yeux vigilants qui ne cessent de plonger chez l'ennemi et dirigent les combats, nous n'aurions pas eu l'avantage. Et nous l'avons d'autant plus que, selon l'expression des officiers, « l'ennemi, lui, est aveugle ». Nous avons détruit, et nous détruisons à mesure qu'il en construit de nouveau, la presque totalité de ses « Drachen ».

Enfin voici une lourde auto qui part à fond de train dans la campagne. C'est la voiture chargée du treuil de la saucisse qui l'entraîne hors de l'atteinte des fusants opiniâtres.

Encore une que les Boches n'auront pas.

 

Un Musée du Souvenir

Le matin de mon départ, avant de quitter — et avec quel regret — ce pays frémissant, j'ai voulu aller faire un émouvant et pieux pèlerinage. Il existe à la direction du Service de santé de l'armée, un bâtiment où sont recueillies soigneusement les pauvres choses, si chères aux mères et aux épouses et que laisse en mourant l'héroïque disparu: cantine de l'officier, petit sac du soldat, portefeuille bourré de souvenirs et de lettres... Qu'on sache bien la discrétidh et la délicatesse avec lesquelles sont inventoriées ces reliques sacrées: deux sentiments où entrent le respect dû au soldat mort pour la France et le respect dû à sa famille.

L'officier qui guide mon pèlerinage me montre un envoi qu'il vient de recevoir de cinq mille Cocardes du Souvenir, destinées à porter à nos morts le culte des civils, et à pré- server leurs noms de l'injure des saisons, sur les tombes battues de tous les vents.

Ce sera ma dernière vision du front, trop triste peut-être, mais nécessaire. Ce sont nos morts qui auront fait la victoire. Leur souvenir ne doit pas nous quitter.

Colette Yver

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