de la revue ‘Revue de la Presse', du No. 158, 20 octobre 1918
'La Belgique Héroïque et Vaillante'
'Observateurs'
Recueillis par le Baron C. Buffin

Récits de Combattants

 

Observateurs

par le capitaine d'artillerie M... C...

 

Accoudé à ma poutre, je regarde dans la nuit: une belle nuit d'hiver, pleine de rêve et de paix; une vague lueur de lune baigne discrètement les espaces sereins et caresse au passage les nuages floconneux qui flottent dans la nue.

Et pourtant tout est triste, d'une infinie tristesse.

Du faîte où je suis juché, j'embrasse de toutes parts un immense horizon, et, de tous les côtés, c'est le désert, la mort et la désolation. Devant moi les Allemands: 500 mètres nous séparent de leurs avant-postes, et c'est le seul côté où il n'y ait pas d'eau. A droite, à gauche, derrière, c'est l'inondation, la grande nappe humide qui, à perte de vue, brille étrangement sous les rayons blafards, linceul sinistre, qui couvre de ses plis glacés des milliers de cadavres enfouis dans la vase. Par-ci, par-là, une tache sombre se dessine sur l'eau: c'est un reste de ferme, squelette calciné et croulant; ou bien c'est une charogne qui crève le suaire, ou un cadavre humain qui montre au clair de lune sa face grimaçante. En voici deux, non loin de moi, que je connais bien: ce sont, depuis des mois, mes compagnons de tous les jours; le premier est un Allemand, dont la face ravagée étale toutes ses dents en un affreux rictus; l'autre est un Belge; seule la figure émerge; autour d'elle l'eau clapote, laissant des filets verts sur les joues toutes grises, tandis que sur le nez un oiseau noir est perché, fouillant du bec les orbites rongées. O ombres des héros! La gloire qui vous nimbe ne saurait-elle couvrir vos restes profanés?

Calme plat: le vent froid fait bruire les roseaux frémissants, et chacun de ses souffles m'apporte une écœurante odeur de pourriture. Rien ne rompt le silence, si ce n'est le funèbre croassement des corbeaux repus et le gémissement des mouettes, qui planent en longs vols sur l'étendue déserte... O tristesse! Infamie de la guerre! Voilà ton œuvre, force brute et barbare, dont on ose, encore de nos jours, affirmer et chanter les droits!

Cependant, des pas étouffés s'approchent: c'est la relève. Sur la longue passerelle, qui seule relie aux nôtres le poste avancé, une ligne d'ombres défile, silencieuse. Une fusée part, éclaire la nuit, immédiatement suivie d'une vingtaine de coups de feu. La troupe passe sous mon poste. Nouvelle fusée: une balle frappe le mur sous mes pieds... Un cri, suivi d'un long gémissement: il y a un blessé; on l'emporte, et les autres s'en vont occuper la tranchée.

Ici la consigne est de tenir jusqu'à la mort; la retraite est d'ailleurs impossible: il suffit, pour s'en convaincre, de mesurer'du regard l'immense étendue d'eau qui nous sépare des premières lignes - cette bande noire à l'horizon.

La relève est à peine terminée, que j'entends venir de loin une chanson bien connue: « Ou-oû-ou-oû... » une marmite qui s'amène! C'est du quinze. Boum! Elle éclate à cinq mètres et me couvre de vase. C'est le moment où chacun se terre dans son abri; pour l'observateur, c'est le moment de voir et de monter plus haut pour mieux scruter le terrain. Un second coup s'annonce - je n'ai rien vu. Un fracas infernal secoue le bâtiment sous moi. C'est gentil! j'envoie mes deux aides se mettre à couvert, et, de nouveau, je fixe un point dans le noir. Ah! une lueur! Vite, l'orientation, pendant que le coup arrive - celui-ci est trop long et passe comme une trombe au-dessus de ma tête. Un coup de téléphone: c'est bien, on va répondre. Trente secondes plus tard une salve part de chez nous - et le concert commence. Une batterie ennemie riposte au feu de la nôtre; de notre côté, une deuxième entre en action et bombarde le poste allemand, devant moi. Bien'ôt, c'est de toutes parts un vacarme assourdissant. Je n'entends plus venir les projectiles allemands, mais des éclairs rouges et des secousses formidables m'avertissent que c'est nous qui « encaissons ». Je cric à tue-tête les observations au téléphoniste, qui m'entend à peine à l'étage inférieur. Enfin, la batterie qui nous dessert est réduite au silence. D'autres tirent encore, puis le feu se ralentit, et, après une heure, le grand silence reprend, sillonné seulement par les balles, qui, d'une tranchée à l'autre, vont chercher leurs victimes.

Mon quart de veille terminé, je descends. A côté de l'échelle, je suis surpris de voir mon brave Liénart, qui observe, lui aussi: au lieu d'aller se mettre à l'abri, pendant la rafale, il est monté pour m'aider au besoin. Quant à Cornez, le téléphoniste, je le trouve accroupi près de son appareil. « Pas moyen de dormir ici! » fait-il en me voyant. Et, comme c'est son tour, il monte me remplacer.

Je me jette sur mon « sac à puces » - le mot répond àla réalité - et je m'endors du sommeil de l'observateur, qui m'est devenu habituel: une oreille au repos, l'autre si bien en éveil qu'elle perçoit les moindres bruits, les bottes aux pieds, le pistolet et la cartouchière au côté, la carabine à portée de la main.

Tout à coup, une balle passe tout près, avec le « clac » particulier des coups tirés à petite distance, puis une salve vient s'aplatir contre les murs. Alerte!

Nous sommes sur pied. Je vais voir au petit poste: ce doit être une patrouille ennemie qui rôde aux environs. Trois hommes s'offrent à la dépister: ils s'enfoncent dans la nuit en rampant. Quelques coups de feu s'échangent, puis plus rien: la patrouille allemande s'est retirée.

Comme je rentre à mon poste, je me sens envahi par le froid. J'allume quelques morceaux de bois dans mon fourneau de briques, et je fais cuire trois patates sous la cendre: c'est notre repas ordinaire depuis que nous sommes en observation.

Et peu à peu, tandis que la flamme crépite et que Cornez, relevé, ronfle à côté de moi, je me mets à rêver à la patrie absente, aux vieux parents qui attendent, très loin, au cher couvent que j'ai quitté pour venir faire la guerre, et au contraste étrange de cette vie d'aventures avec la vie sereine que j'ai laissée là-bas dans les ombres du cloître.

Voici cinq mois que nous voyageons de ruine en ruine dans l'inondation, cherchant un nouveau poste parmi les eaux putrides dès que les obus ont réduit le précédent en un monceau de décombres. Cent fois la mort nous a frôlés, cent fois les obus sont venus nous faire de gracieuses visites dans la chambre que nous occupions. Inutile, « nous sommes vaccinés ».

Quant à notre régime, il est digne de Robinson. Qu'importe. Nous sommes endurcis à la faim, à la soif, au froid, à la fatigue. Le pire, c'est la pluie. On a beau s'ingénier a protéger l'abri: le bombardement a vite dérangé la toiture, et alors, gare à l'eau! Il ne faut plus songer à dormir. Goutte à goutte, la pluie passe d'abord par une fente du plafond: Toc! toc! toc!... On met une gamelle pour!a recueillir. Un deuxième ruisselet commence aussitôt: vite la marmite! Dix autres se mettent de la partie; les récipients se suivent, on déplace les paillasses; peine perdue; bientôt c'est le déluge. Parmi ces sacrées gouttes, c'est à qui aura le son le plus cristallin et la cadence la plus rapide. Ticlic tac pic toctoc! Tu-u-u-û... fait soudain celle du milieu, qui a trouvé le moyen de former un îilet continu: holà! celle-là a le pompon, on lui fait les honneurs de la marmite. Et enfin, on se résigne: on a les pieds dans une mare, de l'eau sur les vêtements, de l'eau sur la tête, qui dégouline dans le cou, de l'eau plein les paillasses... Alors un sejul parti reste à prendre: c'est de mettre sa capote et de laisser pleuvoir et de fermer les yeux, pour rêver, au joyeux concert des gouttes, à tout ce que la vie a de beau, et de bon, et de grand, pourvu qu'on la consacre à quelque sainte cause.

A l'aube naissante, je reçois une agréable visite dans ma solitude d'ermitage: c'est mon vieux camarade le lieutenant de W..., qui vient à son tour observer de ce côté. Il est flanqué de ses deux acolytes: le maréchal des logis Snytsers un ancien ami d'Anvers, qui a fait les cent coups avec moi dans la retraite et le canonnier Frentzen. Comment décrire Frentzen? Figurez-vous un grand Flamand de six pieds, taillé d'un bloc à grands coups de burin, avec des arêtes sèches, une mine bourrue et deux petits yeux malins qui sourient constamment. Frentzen a été prisonnier des Allemands; la première nuit, il est allé trouver la sentinelle, l'a assommée d'un seul coup de poing et s'en est allé, fumant sa pipe, retrouver son lieutenant. Mes deux Flamands sont inséparables: s'injuriant du matin au soir et ne se quittant jamais, toujours en quête d'un coup à faire, ils rôdent ensemble dans l'inondation, aux avant-postes, sous le nez des Boches.

On fait accueil aux nouveaux venus; et me voilà, avec mon cher de W..., remuant, en même temps que la cendre du feu, celle des souvenirs lointains qui réchauffent le cœur. Mais déjà ses deux gars ont dressé leur plan. Frentzen s'approche en se dandinant, et, se grattant la nuque:

- Lieutenant, c'est nous pouvoir allei une fois sur le petit ferme là-bas?

- La ferme? Celle-là? Mais c'est plein de Boches? Frentzen a un geste superbe:

- Les Bosses! On leur fout un balle dans son cul. de W... et moi éclatons, de rire.

- C'estbon, vous pouvez aller, mais soyez prudents.

Snytsers me lance un clin d'œil éloquent, accompagné d'un imperceptible haussement d'épaules et voilà nos gens partis.

Une heure après, ils reviennent, trempés, couverts de boue, se traitant mutuellement de moules, de froussards et d'autres choses amères que seule la langue flamande sait rendre avec suffisamment d'énergie. Frentzen a la poche trouée par une balle; Snytsers en a une dans son képi. Une minute après, ce dernier étant descendu, Frentzen s'approche de moi, et, d'un ton de confidence:

- Lieutenannt, dit-il, Snytsers, ça est un qui a pas peur, nom de ... Mais - se montrant le front en clignant de l'œil - il est en peu... là, vous comprenei?...

Oui, oui, je le connais, allez! L'instant suivant, Frentzen étant sorti, Snytsers vient s'asseoir près de moi.

- Ah! Lieutenant, me dit-il, ce Frentzen, c'est un type qui n'a pas froid aux yeux. Mais - frappant son front avec un sourire - malin-là, vous savez...

- Oui, oui, je sais bien.

Cinq minutes plus tard, ils s'en vont de conserve, bras dessus, bras dessous, s'injuriant de plus belle, à la recherche de nouvelles aventures.

De bonne heure, cependant, le bombardement recommence. Ce sont d'abord des salves de 77: de ces piteux et risibles 77, qui vous arrivent avec des airs de tout casser, pour finir par un pauvre petit « petch » avec un peu de fumée de pipe: Parturiunt montes, nasceiur ridiculus mus. Cornez, mon gamin de Liège, accompagne en sifflant. Bientôt la chanson change: les 105 s'en mêlent. Pâng! les planches qui ferment la fenêtre sont projetées à l'intérieur; devant le bâtiment, la passerelle est pulvérisée. Bon, c'est la cinquième fois; plus moyen de sortir de chez moi à pied sec maintenant. Les nôtres ripostent; j'observe le tir, et j'ai le plaisir de constater que la batterie ennemie est joliment encadrée. Elle continue néanmoins, et, ma foi, nous ne sommes pas moins encadrés qu'eux.

Je descends un instant pour aller au téléphone; je suis à peine en bas qu'une formidable explosion projette derrière moi une mitraille de briques et de débris et m'entoure d'un nuage de poussière. Je regarde: du poste que je viens de quitter, il ne reste plus rien qu'une large brèche dans le mur, qui marque le passage du visiteur brutal, de W... accourt:

- Eh bien! dit-il en me voyant entier, je crois vraiment que là-bas on prie trop pour toi, pour que les obus puissent t'atteindre!

- Je suis vacciné.

Avectout cela, nous avons del'ouvrage pourla nuit il faudra reconstruire. Et ce n'est pas tout: ces satanés 105 s'échauffent à la besogne; la passerelle est rompue en plusieurs points, - la relève ne sera pas facile ce soir,- et, pour comble de malheur, le téléphone , se tait: le fil est coupé. Bien! nous voici entièrement isolés du monde. Pour l'instant, rien à faire. On s'assied en rond et l'on entame une conversation qui peut-être s'achèvera chez saint-Pierre.

Vers midi, une accalmie nous permet de réparer la ligne: On nous demande, de l'arrière, si nous ne sommes pas morts. On cuit les patates, on redresse la plate-forme. Puis la fête recommence, et, cette fois, jusqu'au soir.

A la tombée du jour, le fil est de nouveau rompu. Maintenant on nous sert des salves de shrapnells qui se suivent sans discontinuer et couvrent tout le terrain d'un ouragan de fer et de plomb. Ceci présage une attaque: je vais voir aux tranchées; je glisse dans la boue, je patauge dans les flaques d'eau, je tombe dans des trous d'obus frais, tandis qu'au-dessus de moi les salves éclatent, méchantes, avec des fracas secs, et qu'à mes pieds les balles vont se ficher dans lesol. Devant nous, on ne voit rien bouger, mais le lieutenant qui commande le poste se tient, lui aussi, sur ses gardes, prévoyant une attaque. Rapidement, la nuit s'épaissit, devient très sombre, et bientôt les ténèbres sont telles qu'on ne distingue rien à dix mètres. On ne voit plus que les éclairs sinistres qui déchirent la nuit en tous sens, et semblent redoubler de rage.

- Pour le moment, rien à craindre, dis-je à mon?camarade; mais dès que le feu ralentira, il faudra ouvrir l'œil.

Tout à coup des cris partent de mon poste:

- Lieutenant! Lieutenant!

- Qu'y a-t-il? y Venez!

Je retourne: au poste, plus de lumière, mais dans le plafond une large baie laisse passer l'air froid, et, sur le plancher, un corps est étendu parmi les décombres. J'éclaire la figure, et je reconnais mon brave ami Snytsers; il est couvert de sang encore fumant; un gros éclat lui a traversé le cœur. Je m'assure qu'il a ces se de vivre et recommande à Dieu son âme de héros; puis je vais trouver les autres, qui se sont abrités dans une tranchée, de W... est blessé au poignet, Cornez est encore tout étourdi par la commotion, Frentzen grogne et jure tout bas, sans arrêter: « Sales Bosses! Cocons de cocons! Pauvre Snytsers! Nom de nom de nom de nom!... »

Vers 9 heures, le bombardement s'apaise subitement et les Allemands allongent leur tir. Une minute après, des coups de feu partent de nos tranchées, auxquels répondent des balles allemandes tirées de tout près. Notre tir est pressé et fiévreux. Attention! c'est l'attaque: je vais prendre une fusée et me rends sur la ligne. Hola! Qu'est ce désordre? Nous sommes en pleine relève: « Halte! que plus personne ne bouge jusqu'à nouvel ordre; tout le monde aux tranchées! »? Je rencontre le nouveau commandant du poste, et nous nous concertons: tandis qu'il lance une fusée delà tranchée de gauche, je regarde, avec mes jumelles, celle de droite qui paraît menacée. La fusée, part; une vive lumière inondela compagnie; rien, pas un homme n'apparaît. Mais comme je connais par cœur chaque détail du terrain, je distingue, à 30 mètres en avant, une longue ligne de petits tas fraîchement remués. Je

les montre aux hommes: les Boches sont en train de creuser là et se terrent avant l'assaut. Je fais cesser la fusillade et commande le silence absolu; alors, dans les ténèbres, nous entendons distinctement les ordres rudes et secs que lt commandant de l'atiaquc lance à mi-voix. Ah! les bougres! ils sont venus si près! C'est bien; on va leur servir quelque chose. D'accord avec le commandant, je fais apporter une des deux mitrailleuses qui sont à l'entre saillant. Puis j'observe de nouveau à l'aide de mes jumelles; un faible rayon de lune éclaire maintenant le terrain: je discerne les petits tas et je vois des pelles qui remuent. Bientôt une ombre se lève, puis deux, trois, dix ombres se mettent sur pied. J'indique le point au mitrailleur, il met en joue.

- Feu!

L'horrible engin fauche quelques secondes, et, en un clin d'œil, toutes lés ombres sont par terre.

Cinq minutes plus tard, des ombres se relèvent et, de nouveau, sont couchées par la mitrailleuse. Aussitôt, une mitrailleuse ennemie répond; heureusement elle tire trop haut et trop à gauche. Pendant trois heures, on continue ce jeu, sous une grêle de balles; les Allemands sont cloués au sol; chaque fois qu'ils tentent de se lever, ils sont balayés par notre feu; enfin, ils se retirent et disparaissent en rampant dans la nuit.

Nous rentrons au poste. Un inoubliable spectacle nous y attend. Snytsers, couché au milieu de la pièce, dort son grand sommeil sous une nimbe de lumière. Juste au-dessus de sa tête, par la brèche béante, la lune coule un rayon blanc qui entoure ses traits d'une auréole de gloire, très pure et très paisible, laissant tout le reste du corps au fond d'une ombre épaisse. Jamais je ne vis plus noble mortuaire que celle que le ciel avait dressée au martyr de la patrie. Et je pensai que, dans ce beau rayon, l'âme du héros était montée glorieusement dans le royaume d'en haut.

Une heure après, on vint chercher le corps. Frentzen voulut l'envelopper dans son manteau à lui, « parce qu'il était plus meilleur que le sien », et le transporta tout seul au dehors; et tandis qu'il creusait le sol, sacrant entre ses dents, je vis qu'il essuyait des larmes en cachette.

Quand ce fut fait, il vint me trouver:

- Leuitenannt, dit-il, ça devait lui arrivei: moi lui a touzours dit. Lui, c'était touzours zurer comme un diable; ça devait lui arriver, nom de...

Et, jurant pour deux maintenant, il continua à grommeler en sourdine.

Avant'le lever du jour, nous réparâmes les brèches. Puis l'aurore monta, rosé et souriante, à l'horizon limpide, éclairant un monceau de cadavres allemands et de ruines dans nos ruines. Et comme j'étais monté me mettre à mon perchoir, un merle vint se poser tout au faîte du toit et lancer aux échos une chanson joyeuse. Alors je compris que dans l'existence une seule chose importe: c'est de se façonner une âme qui, très haut dans l'azur idéal, sait chanter sa chanson en dépit de l'orage; une âme qui, libre et forte, suit malgré tout sa voie, toujours prête à la lutte, toujours prête au martyre, toujours prête à s'élever vers les cieux!

Mars 1915

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