'Gabrielle Petit'
par G. O.

Une Patriote Belge

quelques belges executés par les Allemands

 

Gabrielle Petit est née à Tournai, le 20 février 1893. Elle perdit sa mère très tôt. C'est à Mons, chez les Dames du Sacré-Cœur, puis à Brugelette au couvent des Sœurs de l'Enfant-Jésus qu'elle fit ses études.

Dans ces maisons d'éducation, elle se fit remarquer par sa gaieté d'esprit, sa vive intelligence, sa bonté et déjà par sa franchise de caractère: tout le monde aimait cette charmante fillette.

Quand les Allemands se ruèrent sur notre pays, Gabrielle Petit, alors âgée de 21 ans, était sur le point de se marier. En raison des événements, il fut décidé que le mariage serait célébré après les hostilités. Le fiancé rejoignit son régiment et s'en alla combattre l'envahisseur. Gabrielle voulut, elle aussi, faire son devoir de Belge: elle devint infirmière. Blessé dans les premiers combats, le jeune homme fut fait prisonnier, mais parvint à s'échapper de l'ambulance où il était soigné.

Lorsqu'il fut guéri, il désira aller rejoindre ses frères d'armes. Déjà toute la Belgique était occupée par nos ennemis; guidé par sa fiancée, le soldat parvint à franchir la frontière hollandaise et à gagner l'Angleterre, puis la France et enfin le front.

Et, là-bas, en terre amie, Gabrielle Petit ne cesse de penser à sa malheureuse patrie qu'elle voudrait secourir. L'inactivité lui est pénible; aussi, quand on lui offre de rentrer en Belgique pour y organiser tout un service d'espionnage, c'est spontanément et de grand cœur qu'elle accepte. Fin juillet 1915, elle est à Bruxelles et se met tout de suite à l'œuvre. Aidée par quelques courageux collaborateurs, elle dévoile aux états-majors alliés les positions et les mouvements des troupes ennemies dans le secteur de Maubeuge et de Lille. Mais la conduite de la vaillante espionne paraît suspecte à l'occupant; la police secrète arrête l'audacieuse jeune fille; faute de preuves on la remet en liberté. Gabrielle Petit continue néanmoins sa mission périlleuse, sous un nom d'emprunt, cette fois. Trahie, elle est de nouveau arrêtée, en janvier 1916, et incarcérée à la prison de Saint-Gilles Les juges militaires allemands savent maintenant qu'elle communiquait avec les Alliés; ils veulent connaître par quels moyens et les noms des complices de l'ardente patriote. Mais Gabrielle Petit, pas plus que les Simonet et les Delsaut, n'est parjure. « Je puis être libre, oui, mais en dénonçant mes aides. Cela, jamais! Je préfère mourir! » déclare-t-elle.

Le 3 mars, l'horrible sentence est rendue: Gabrielle Petit est condamnée à être fusillée. Le 1er avril, au petit jour, l'exécution eut lieu au Tir National de Bruxelles. Seule, devant un ennemi implacable, l'héroïne resta ferme jusqu'à la dernière minute et refusa même de se laisser bander les yeux. Au moment où l'officier allemand commandait à ses soldats de faire feu, elle s'écria: « Vive la Belgique! Vive le..! » Elle n'acheva pas. Lentement, son corps s'affaissa et tomba, face à l'ennemi; il fut enterré sur place.

En mai 1919, les restes de Gabrielle Petit furent exhumés afin de recevoir une autre sépulture digne de l'illustre martyre.

Ce fut une occasion pour le peuple belge de manifester, ce jour-là, tout le respect, la vénération et la reconnaissance qu'il porte à l'héroïque jeune fille. Notre Reine bien aimée assistait aux funérailles nationales; c'est à Elle que fut confié l'honneur de déposer sur le cercueil la Croix de l'Ordre Léopold.

La ville de Bruxelles a voulu honorer la mémoire de Gabrielle Petit en lui élevant une statue.

G. O.

 

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