de la Revue 'L'Illustration' no. 3882 de 28 juillet 1917
'La Vie à Bruxelles et la «Libre Belgique»'
par L. Dumont-Wilden

Comment se Moquer de l'Envahisseur

 

Pour la troisième fois, la Belgique vient de célébrer sur la terre d'exil sa fête nationale, l'anniversaire de son indépendance. Ses alliés et ses amis de France et d'Angleterre se sont associés à cette cérémonie douloureuse. Le Président de la République, succédant après quelques .jours au roi d'Angleterre, a choisi cette occasion pour faire à la Panne une nouvelle visite au roi Albert; les magnifiques ombrages de Versailles ont abrité une l'été belge à laquelle ont assisté des milliers de français, et jamais l'union des cœurs n'a été plus étroite qu'en cet instant où l'on voit luire plus éclatante l'espérance de la victoire commune.

Et pourtant ce n'est ni à Versailles, ni à Paris, ni à Londres, ni au Havre, ni même à la Panne que la fête nationale belge aura été célébrée avec le plus d'émotion, — c'est à Bruxelles où elle est sévèrement interdite.

Quand en aurons-nous quelques échos? La presse infâme, que quelques aigrefins au service de l'Allemagne ont fondée dans le pays occupé, n'en parlera certainement pas; mais, si nous nous fions aux précédents, la Libre Belgique, le vaillant journal clandestin qui depuis plus de deux ans paraît à la barbe de la police allemande, nous en donnera un jour un compte rendu fidèle. Celle de 1916, qu'elle nous a racontée, fut singulièrement émouvante.

J'ai sous les yeux une collection, incomplète mais assez importante, de ce vaillant journal, dont les rédacteurs et les imprimeurs risquent chaque jour leur vie: c'est une petite feuille de quatre pages, imprimée parfois sur du magnifique papier glacé, dans d'autres cas sur du papier à chandelle, — cela dépend des vicissitudes de sa vie hasardeuse. La manchette, qu'on peut lire ci-contre, est pleine de bonne humeur et même de gaieté.

Qu'on ne s'imagine pas pourtant qu'il s'agisse d'un petit journal satirique injurieux ou violent, non plus que d'une plaisanterie. Cette bonne humeur ne fait que relever le ton singulièrement grave de la plupart des articles. La Libre Belgique ne prêche nullement l'inutile. révolte. Dès ses premiers numéros, au contraire, elle conseilla la sagesse: leur vie: c'est une petite feuille de quatre pages imprimée parfois sur du magnifique papier glacé, dans d'autres cas sur du papier à chandelle, — cela dépend des vicissitudes de sa vie hasardeuse. La manchette, qu'on peut lire ci-contre, est pleine de bonne humeur et même de gaieté.

Qu'on ne s'imagine pas pourtant qu'il s'agisse d'un petit journal satirique injurieux ou violent, non plus que d'une plaisanterie. Cette bonne humeur ne fait que relever le ton singulièrement grave de la plupart des articles. La Libre Belgique ne prêche nullement l'inutile révolte. Dès ses premiers numéros, au contraire, elle conseilla la sagesse:

Restons calmes, dit-elle. Le jour viendra, lentement, mais sûrement, où nos ennemis, contraints de reculer devant les Alliés, devront abandonner notre capitale. Souvenons-nous alors des avis nombreux qui ont été donnés aux civils par le gouvernement et par notre bourgmestre, M. Max. Soyons calmes, faisons taire les sentiments de légitime colère qui fermentent dans nos cœurs. Soyons, comme nous l'avons été jusqu'ici, respectueux des lois de la guerre. Méfions-nous des agents provocateurs allemands qui, en exaltant notre patriotisme, nous pousseraient à commettre des excès. Restons maîtres de nous-mêmes et prêchons le calme autour de nous. C'est le plus grand service que nous puissions rendre à notre chère patrie.

Il est difficile de voir, dans un journal dont tel est le programme, un pamphlet insurrectionnel. Mais ce n'en est pas moins ainsi que les journaux de la Kommandantur ont représenté, dès les débuts, la Libre Belgique, qu'ils poursuivent d'une haine comique.

Ces débuts sont du commencement de 1915.

Le premier numéro parut le 1e février. Il y avait alors plus de cinq mois que Bruxelles était sans journaux, du moins sans journaux dignes de ce nom, sans journaux libres. .On ne pouvait connaître les nouvelles que par les feuilles allemandes et quelques feuilles hollandaises germanophiles. De temps en temps, par des voies mystérieuses, quelques journaux français et anglais arrivaient avec huit ou dix jours de retard; on les vendait de 5 à 50 francs. En gros, on savait les nouvelles — on a connu très promptement la victoire de la Marne — mais on manquait toujours des détails qui les font vivre et leur donnent leur couleur; on manquait aussi de cette continuité sans laquelle un journal n'est qu'une phrase détachée d'une conversation interrompue; on manquait enfin d'un organe dé l'opinion belge, de cette prose d'encouragement et d'optimisme qui parfois aujourd'hui impatiente le public, mais dont il a grand besoin, aux heurts d'angoisse et de détresse. C'est alors que quelques courageux patriotes, journalistes, gens de lettres, hommes politiques, qui sait?... eurent l'idée héroïque de faire paraître un bulletin de propagande patriotique. Ils formèrent une sorte de société secrète, véritablement anonyme, d'où est sortie la Libre Belgique. Sont-ils connus de quelques personnes? C'est possible, mais, dans tous les cas, le secret a été bien gardé, car depuis deux ans et demi que le journal paraît — « régulièrement irrégulier » — aucun n’a été découvert. Il est rédigé, composé, imprimé, distribué, sans qu'on sache où ni comment, et le gouverneur est toujours le premier à le recevoir. C'est eu vain qu'il a mis sa police, ses espions, ses délateurs, ses provocateurs, en branle; il n'est arrivé à rien. Un jour, une lettre anonyme lui indique avec une extraordinaire précision la rue, la maison, la chambre où s'imprime la Libre Belgique; les meilleurs agents de la police allemande s'y précipitent, revolver au poing; la maison est cernée, gardée, on se prépare à faire une descente; le commissaire allemand arrive, un plan à la main, et se fait ouvrir la porte... du water-closet d'un hôtel Lorgue. Quand il sortit de la maison, une cinquantaine de passants goguenards s'étaient arrêtés, comme par hasard, dans la rue. Ce n'est là qu'un épisode de la poursuite incessante dont la Libre Belgique fut l'objet. Vaine poursuite: depuis le' 1er février 1915, la Libre Belgique n'a cessé de paraître.

De quoi est-elle faite? L'information y est évidemment d'un caractère particulier: elle est, si j'ose dire, essentiellement rectificative, et consiste avant tout dans la mise au point des nouvelles fausses ou dénaturées que l'autorité allemande répand dans les populations belges pour les déprimer. De temps en temps quelques extraits de journaux français ou anglais que la rédaction a pu se procurer par fortune; des nouvelles de l'emprunt français que la presse allemande a représenté comme un échec et dont la Libre Belgique célèbre le succès; une mise au point habile, un examen critique des dépêches allemandes rapportant la bataille du Jutland; des exposés de la situation pleins de bon sens et de modération; mais, surtout et avant tout, la réfutation constante, patiente et courageuse, de toutes les calomnies que les Boches ont essayé de répandre sur la Belgique, sur la France, sur l'Angleterre, sur tous les Alliés.

Rien ne nous montre mieux que ces polémiques, dont le ton reste toujours singulièrement digne, à quel point les campagnes de presse allemandes furent perfides, auprès de ces malheureuses populations privées de nouvelles. Un jour, le bruit se répand que l'armée belge, épuisée, a été retirée du front et envoyée dans le Midi, que des régiments entiers se sont mutinés; aussitôt la Libre Belgique réunit ses documents, ses preuves, et démontre ce que cette histoire a d'impossible. Les agents de l'ennemi, les journaux allemands, les journaux « embochés », de mystérieuses brochures, essaient de faire croire aux Belges qu'ils sont abandonnés par les Alliés, qu'ils n'ont souffert que pour le bénéfice de la France et de l'Angleterre. Aussitôt, la Libre Belgique répond:

Il est une chose qu'on ne répétera jamais assez: Anglais, Français, Belges, nous combattons pour la même cause, nous nous battons les uns pour les autres, Jes uns avec les autres; mais de tous les alliés de l'Ouest, celui qui a le plus grand intérêt à la victoire, c'est la Belgique. Ce n'est pas une partie de son territoire, ni sa marine, ni sa prospérité économique, c'est son existence même qui est en jeu.

Simple parole de bon sens, mais vraiment héroïque, quand on vit sous le joug de l'ennemi sans autre réconfort que celui qu'on peut puiser dans son propre cœur. Sans cesse, le vaillant journal revient sur ce thème. Chaque numéro contient un ou deux articles de confiance et d'espoir, de ces articles-proclamations qui, maintenant, ici, après tant de mois de guerre, peuvent paraître superflus, mais qui, là-bas, dans l'angoisse constante, sont ce que le lecteur attend avant tout. Puis, c'est la lutte pied à pied contre les faibles qui s'abandonnent et songent à accepter le fait accompli et aussi contre les quelques traîtres qui se sont laissés gagner par l'argent allemand: les rédacteurs du Bruxellois, les rares fonctionnaires qui ont manqué de courage. Un certain major G... publie dans un des journaux de la Kommandantur d'étranges articles ou il plaide la cause des Allemands, et essaie de démontrer que ceux-ci avaient le droit de réclamer le passage sur le territoire belge; la presse germanophile t'ait grand éclat de ce témoignage; aussitôt la Libre Belgique déshabille le personnage et découvre qu'il a été condamné en 1906 pour faux.

Mais, ce ou'il y a de plus intéressant pour nous dans la Libre Belgique, ce sont les échos, les petits récits, qui nous font vivre de la vie de Bruxelles sous le régime de l'occupation. La plupart sont empreints de cette solide bonne humeur par quoi s'est toujours manifesté l'esprit d'indépendance de ce peuple goguenard et bon entant. Le plaisir de jouer de bons tours aux Boches fut sa principale consolation pendant ces jours sombres. Parfois, la plaisanterie devient énorme et générale; toute la population y participe. Ce fut le cas lors du 4 août 1915,. jour anniversaire de la déclaration de guerre. L'autorité allemande s'attendait à des manifestations; elle avait voulu prendre des précautions. Défense formelle de fermer les magasins, cafés et restaurants, défense aussi de sortir de chez soi après 8 heures du soir. La défense fut respectée. Mais on avait oublié d'interdire d'ouvrir les fenêtres. Or, à peine les patrouilles avaient-elles constaté que les rues étaient réellement désertes et vides, voici que tous les Bruxellois paraissent à leurs croisées, et que, de l'intérieur des appartements, tous les gramophones, tous les pianos de la ville se mettent à jouer éperdument la Brabançonne, la Marseillaise, Tipperary, tous les chants subversifs; les réveille-matin sonnent; dans les quartiers populaires, les enfants tapent sur les casseroles; c'est une cacophonie, un charivari universel, qui emplit la ville d'un immense éclat de rire.

La Libre Belgique nous donne de cette soirée mémorable un récit plein de couleur, de mouvement et de détails locaux, et qui est malheureusement trop long pour pouvoir être reproduit ici.

Moins plaisante, sans doute, la manifestation du 21 juillet 1916, jour de la fête nationale, mais singulièrement émouvante. Le numéro 84 en publie un compte rendu. Le gouverneur de Bruxelles, nommé Hurt, avait pris les mesures les plus sévères. Il avait annoncé qu'il frapperait des peines les plus graves, l'amende et la prison, tous ceux qui arboreraient les couleurs: nationales. Il y eut bien quelques enragés qui passèrent outre et furent conduits à la Kommandantur, mais la plupart des Bruxellois avaient obéi. Seulement, ils avaient adopté un autre signe de ralliement patriotique; ils s'étaient mystérieusement donné le mot: ils avaient arboré le ruban vert, couleur de l'espérance. Les femmes portaient des chapeaux verts, on avait sorti des robes vertes, les magasins avaient des étalages verts, toute la ville semblait verte. Mais c'est dans les églises, c'est à Sainte-Gudule surtout, que la manifestation fut grandiose.

Vers la fin de la grand'messe de 10 heures, raconte la Libre Belgique, Mgr le Doyen annonce que, dans quelques minutes, à 11 heures, un service funèbre sera célébré pour les soldats tombés à l'ennemi, que le cardinal prendra la parole et chantera l'absoute. Il demande qu'on s'abstienne de toute manifestation.

Une partie du public quitte le temple et est remplacée par ceux qui attendent au dehors.

L'office commence.

A l'Evangile, le cardinal, la chape aux épaules, la mitre au front, suivi solennellement par le conseil communal de Bruxelles, M. Lemonnier en tête, s'avance au milieu d'une émotion poignante vers la chaire, au pied de laquelle nos édiles prennent place.

Le grand archevêque et d'une voix ferme un discours d'une piété élevée, d'un patriotisme vibrant. Les feuillets tremblent dans ses mains. On sent que devant cette foule énorme, au milieu de laquelle ont pris place les magistrats de la cité, le cœur du prélat déborde de fierté et d'espérance...

La messe continue. L'absoute est dite.

La Brabançonne éclate, grave, lente, d'une lenteur voulue, lénifiante; mais le peuple, à qui on a recommandé d'être calme, n'en peut plus...

Une voix claironnante a jeté trois mots dans l'air saturé: « Vive le Roi! » et alors, oh! alors...

Pendant quelques minutes, c'est une clameur immense, énorme, qui va et vient, s'enfle, éclate, reprend de plus belle...

« Vive le Roi! Vive la Belgique! Vive la Reine! Vive le Cardinal! Vive l'Armée! Vivent les Princes!.. »

En vain l'orgue essaie de dominer cette tempête. Les bras tendus agitent des mouchoirs, des chapeaux...

On pleure, on rit, on est heureux.

Hurt, vous êtes trop petit, beaucoup trop petit... Votre empereur avait avoué son impuissance en face de l'âme belge, et vous, Hurt, de quoi vous êtes-voua mêlé? Hurt, pauvre petit Hurt!

Il ne s'agit plus cette fois de plaisanterie. C'est rémotion la plus haute, la plus noble qui emplit la ville, et pourtant la bonne humeur nationale ne 'perd pas ses droits. La police allemande, exaspérée, crut devoir arrêter des gens qui avaient imaginé de se promener en habit noir, ainsi qu'un marchand de, comestibles qui avait trouvé moyen de faire un étalage tricolore avec des citrons, des tomates et des pruneaux.

Le vaillant petit journal est plein, d'ailleurs, de ces fumisteries héroïques qui font songer à la lutte joyeuse qu'on menait il y a dix ans en Alsace contre la germanisation et qui pourraient faire croire que la vie est à peu près supportable à Bruxelles sous le joug allemand. Mais d'autres détails nous montrent que cette comédie ne i'ail que distraira les Belges un moment du drame quotidien dans l'atmosphère duquel ils vivent. Certains « échos ». sous leur l'orme discrète et parfois un peu mystérieuse, évoquent de sinistres, de sanglantes histoires et nous apprennent que la terrible justice populaire n'attend pas toujours l'heure de la victoire pour sévir contre les agents de l'Allemagne, les traîtres et les délateurs.

Les délateurs! C'est ce qui empoisonne littéralement la vie de tout le pays occupé, et particulièrement la vie de Bruxelles. Les Allemands qui avaient disparu, au commencement de la guerre, les naturalisés qui se terraient chez eux, et qui avaient l'air de demander grâce, se sont montrés en foule derrière les soldats du kaiser, et ils s'adonnent tous à cette basse besogne, aidés aussi, hélas! de quelques Belges, sortis de la lie de la population. lia Libre Belgique évite de les dénoncer nominativement, non par crainte, car elle ne craint rien, mais parce qu'elle ne veut pas les désigner à la vengeance . des patriotes trop zélés. Mais à chaque numéro, son indignation éclate contre ces traîtres et contre les quelques fonctionnaires qui, acceptant lâchement la loi de l'ennemi, se sont prêtés à la séparation du pays, en Flandre et en Wallonie, décrétée par le pouvoir occupant. Rien ne nous montre mieux ce que doit être la vie douloureuse, anxieuse et romanesque de cette ville où tout est conspiration.

Conspiration, le fait de faciliter le voyage aux jeunes gens qui veulent passer la frontière pour s'engager dans l'armée de l'Yser; conspiration, le fait de correspondre avec ceux de ses parents et de ses amis qui habitent l'étranger; conspiration, la lecture des journaux français; conspiration, la défense contre les ti'aîtres et les délateurs; tout esc conspiration. Mais quel plaisir rare et nouveau que de conspirer ainsi contre l'ennemi de sa patrie! Où conspire-t-on? Les réunions sont interdites, les sociétés dissoutes... On conspire d'abord chez soi. Jamais on ne s'est vu aussi intimement entre amis à Bruxelles que depuis la guerre. Des relations nouvelles, des amitiés imprévues se sont nouées. Dans cette ville où il, n'y avait guère de communication entre les diverses petites sociétés formées par les castes sociales, les situations, les opinions, une sorte de fraternité est née du malheur commun. D'anciens adversaires politiques travaillent à la même œuvre; des gens du monde, des gens de lettres, des bohèmes, des ouvriers, participent aux mêmes dangers et aux mêmes efforts. Ils se sentent unis les uns aux autres par le plus solide de tous les liens, le lien des compagnons d'armes. On ne se rencontre guère au café, car les cafés, les grands cafés, ont été très vite envahis par les officiers allemands et par les espions allemands. Mais le vieux cabaret brabançon, l'estaminet de M. Beulemans, a retrouvé une vogue nouvelle. Là, l'Allemand ne pénètre guère. Il se sentirait mal à l'aise dans ces petites salles basses, enfumées, intimes, sous les regards narquois des habitués. D'ailleurs ces établissements populaires se dissimulent dans des ruelles, au fond des vieux quartiers de la ville basse, là où, même avant la guerre, dans Je Bruxelles accueillant d'autrefois, l'étranger ne pénétrait guère. Depuis l'occupation, l'officier allemand ne s'y aventure jamais. Et c'est là, dans la fumée des cigares et des pipes, au milieu d'un décor qui n'a pas beaucoup changé depuis 1830, que les Bruxellois de toutes les classes se réunissent pour combiner ces manifestations « spontanées », ces bons tours d'un héroïsme spirituel devant lesquels l'autorité boche se trouve impuissante et désarmée. C'est là, sans doute, que se l'ont les numéros de la Libre Belgique...

Et cela dure depuis bientôt trois ans! « Cela durera tant qu'il le faudra », me disait il y a quelques semaines un Bruxellois qui a traversé la frontière au péril de sa vie. La Libre Belgique paraîtra tant que les Allemands seront à Bruxelles. Peu le général, von Bissing a essayé de la faire taire: il n'y est pas parvenu, el l'on dit en Belgique qu'il en est mort. Son successeur n'y parviendra pas davantage. Nos maîtres d'un jour auront beau faire. elle est insaisissable, car elle n'est pas l'œuvre de quelques- uns, elle est l'œuvre de tous, c'est le cri de revanche et d'espoir d'un peuple qui ne veut pas mourir, et dont aucune tyrannie ne pourra tuer l'a me.

L. Dumont-Wilden

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