THE ‘SCHWEINICHEN MEMORANDUM’
ABOUT ‘ARTILLERIE VOLANTE’, 1790
By Geert van Uythoven
Note:
The Brabant revolution (1789-90), was a short-lived revolt of the Belgian provinces
of the Austrian Netherlands against Habsburg rule. Centred in the province of
Brabant, the revolution was precipitated by the comprehensive reforms of the
Holy Roman emperor Joseph II (reigned 1765-90); these violated various medieval
charters of provincial and local liberties, including Brabant's Joyeuse Entrée,
which was abrogated by the emperor in 1789. The revolutionaries were at first
successful in driving the Austrian forces out of the provinces. The
revolutionary vanguard, which consisted of two groups--the conservative
Statists, led by Henri van der Noot, and the progressive Vonckists, led by
Jean-François Vonck--issued a republican declaration of independence on Jan.
11, 1790. The Vonckists were dissatisfied with the constitution, which called
for a loose confederation similar to that of the Dutch Republic; they were soon
outlawed by the more popular Statists. The Brabant Revolution, which was
largely a middle-class affair, was crushed by Austrian forces at the end of the
year, but it inspired the Belgian quest for independence in succeeding decades.
A
national army of volunteers had been raised, which took the field against the
Austrians. After a victory at Turnhout over the Austrians, conservatives and progressives
came into conflict. The conservative Statists in the end gained the upper hand
and made a triumphant entry into Brussels. This "Brabant Revolution",
so called because most of its leaders came from Brabant, had widespread support
in the towns. The peasants, on the other hand, had little in common with the
middle-class revolutionaries and generally supported the Austrians. Thus, when
Leopold II, successor to Joseph II, decided to re-establish imperial authority
in 1790, he encountered no opposition from the mass of the people. On Dec. 2,
1790, imperial troops reoccupied Brussels. The discontented Statists now looked
to revolutionary France for support, but enthusiasm waned when it became clear
that a French military victory was the prelude to annexation. On Oct. 1, 1795,
the French National Convention voted to annex the southern Netherlands and the
principality of Liège, where a revolution against the prince-bishop had
prepared the country for assimilation into the French Republic. Thenceforth,
the territory of Liège was amalgamated with the Belgian provinces.
To lead the volunteer army,
experienced foreign officers were ‘hired’. One of these was Baron de
Schweinichen, of former Prussian service, and an expert on light artillery. He
would finally make it to Lieutenant-Kolonel in Belgian service. He drew up a
memorandum about the creation of a corps of ‘artillerie volante’. With the war
ended so soon, this artillery corps was never created. Nevertheless, the memorandum
is a very interesting piece, as it is purely based on the experience De
Schweinichen gained in Prussian service.
The memorandum is drawn up in
French. For now, I decided not to devote any time to translate it in English,
as it is not very difficult to understand. Maybe later I will add a
translation. If some else will take the trouble, I will gladly add this
translation.
Please note, that the current used
to lay down the cost of such an artillery corps is in Dutch Guilders, as the
Belgian rebels relied heavily on the Dutch Republic for their armament.
MÉMOIRE
SUR L’UTILITÉ
D’UNE
ARTILLERIE VOLANTE,
Attachée aux
Troupes Légères & à la Cavalerie,
Par le Baron de Schweinigen, ci-devant Commandant d’une
Brigade
d’Artillerie volante de Sa Majesté le Roi de Prusse.
Essai
& détail général d’une Artillerie volante,
composée
de pièces de canons de 3 livres de balles,
&
d’obusiers de 7 livres la grenade.
1o. Définition de l’Artillerie volante.
2o. Utilité de cette Artillerie
volante.
L’avantage qu’on en peut retirer, c’est,
1o. D’occuper un poste avec
précision ;
2o. De protéger la marche, les
mouvements des manœuvres, & les évolutions de la cavalerie ;
3o. D’enfiler par distance l’ennemi qui
veut se former, & de le prendre en flanc;
4o. De protéger les retraites, ou le
ralliement de la cavalerie, si elle est culbutée ; & si le choc a
réussi, de pouvoir les suyards à coups de canon à mitraille, sans risquer
cependant de perdre un trophée, duquel l’ennemi tireroit un double avantage.
3o. Calibre des Pièces pour
l’Artillerie volante.
Il saut, sans contredit, un calibre solide pour
cette artillerie volante, parce que les pièces d’une livre de balle, telles que
les amusettes dont on se sert au service Danois, ne sont ni assez convenables,
ni assez effectuelles, & que selon mes foibles connoissances acquises par
la pratique, qui est le complément de la théorie, & qui détruit les
préjugés, je préfère les pièces de trois, & les obusiers de 7 livres la
grenade, dont le ricochet est préférable à toutes les autres pièces, & dont
les grenades sont un double effet contre la cavalerie.
4o. Preuves de la solidité de ce Corps,
& des Victoires remportées.
L’Artillerie volante de Prusse est celle qui par
son exercice est portée au plus haut degré de perfection. Sans parler des
victoires de Frédéric le Grand à Kesseldorff, & à Rosbach, ni de sa
retraite d’Hochkirchen ; c’est à son artillerie volante qu’il fut redevable des
avantages qu’il remporta à la bataille de Lignitz. Le Général C. de Wied avoit
placé cette artillerie sur les hauteurs de Kreutzlos, où, enfilant l’aile
droite de l’armée Autrichienne, elle décida tellement du succès, que l’ennemi
perdit 15 pièces de canons, & 15 obusiers, sans compter le nombre des morts
& des blessés : preuves que je crois dignes d’être rapportées, & qui sont
des témoignages authentiques de son utilité : pourvu que cette artillerie
volante soit confiée à un Général assez expérmenté dans l’art de la guerre pour
savoir en apprécier les bons effets ; connoissances aussi essentielles que
rares parmi les officiers de cavalerie, quoique de toute nécessité, selon la
tactique moderne. Le méchanisme de cette artillerie représente une pendule dont
tous les ressorts faits par différens ouvriers, ne se réunissent que sous la
main du maître qui leur donne la force & le mouvement.
5o. Nombre de Pièces pour former une
Brigade d’Artillerie volante.
L’Artillerie volante de Prusse est divisée en
batteries, ou brigades ; chaque brigade est composée de neuf pièces de
canons de 6 livres de balle, & d’un obusier de 7 livres la grenade.
Les canons que je propose pour le service de cette
artillerie sont de trois livres de balle, pesant 600 livres de métal, &
différant peu des pièces de bataillon ou de ligne.
Tous les canonniers employés à ce genre de service
sont à cheval ; chaque pièce a
1
bas-officier,
6
canonniers servans,
2
palefreniers.
Sur l’avant-train il y a un caisson contenant,
60
pièces de cartouches à balles,
20
pièces de cartouches à mitraille.
6o. Attelage.
Chaque canon est attelé de six chevaux ;
& quand cette artillerie volante se forme, les servans descendent de
cheval, & se placent comme pour le service des pièces de bataillon.
Dans les armées Autrichiennes il se trouve aussi
une artillerie volante, qu’on nomme artillerie à cheval : les canonniers
servans sont assis sur des siéges établis sur les affûts ; position aussi
incommode que dangereuse ; outre l’inconvénient que les roues de cette
artillerie sons trop hautes, les essieux trop longs, & la voie trop large.
Pour cette raison elle fut renvoyée à Vienne dans la campagne de 1779, ne
pouvant passer par les défilés & les chemins de la Bohème.
7o. Moyen facile pour former une
brigade en peu de tems, & à très-peu de frais.
Il est de toute nécessité que tous les canonniers
& palefreniers des attelages, pour ce genre de service, soient pris, tant
des dragons, que du corps de l’artillerie de campagne. Cette troupe étant
d’élite, n’est plus alors à considérer comme recrue. Tous ceux qui la composent
étant déjà au fait des manœuvres, peuvent avec plus de facilité se secourir
mutuellement.
Si, d’après ce que l’on vient de mentionner, le
projet de former une brigade d’artillerie volante est agréé, je m’engage de
mettre de tout, dans l’espace de 5 ou 6 semaines, en état d’exécuter les
manœuvres avec précision & célérité ; de forte que, avec le tems, ce
corps, sous les ordres de Généraux instruits, sera la terreur de l’ennemi,
& le boulevard de l’armée.
La principale chose que j’ose demander, c’est
qu’on soit bien convaincu que mon premier objet dans ce travail est le
bien-être du service, & le second, la gloire de celui à qui je l’offre.
Etat général des
Frais d’une Pièce de Canon à l’usage de l’Artillerie volante.
Une pièce de métal de 3 livres de balle, pesant 600 livres, fait 300 écus.
Affût & avant-train 220
136 pièces de cartouches à balles, à 2 écus 272
84 pièces de cartouches à mitraille, à un écu & demi 126
Voitures de munitions 30
Affûts de réserve, essieux pour une brigade 115
Chaque pièce de canon, un cric, & autres ustensiles 30
____
Somme
de 1,093 écus.
Ou
2,190 florins de Hollande.
Chaque pièce est attelée de six chevaux, à 70 écus le cheval 420 écus.
Six chevaux pour les canonniers servans 420
Deux chevaux pour les palefreniers, qui tiennent ceux des canonniers 140
un chaval pour le bas-officier 70
____
Somme
de 1,050 écus.
Ou
2,100 florins de Hollande.
Un gillet & camisole à double manche 8 écus.
Une paire de culottes de pluche 4
Un surtout 7
Une paire de bottes 4
Espadon 3
Casque 5
Cartouche 2
Une paire de pistolets 3
Une ceinturon de buffle 2
Eperons, gants, &c. 2
Un pantalon de drap 3
____
Somme
de 43 écus.
Ou
86 florins de Hollande
Un gillet & camisole à double manche 6 écus.
Culottes de pluche 4
Surtout 6
Paire de bottes 4
Espadon 3
Casque 5
Cartouche 2
Paire de pistolets 3
Ceinturon de buffle 2
Pantalon 3
Trois chemises & trois paires de bas, &c. 2
Eperons & gants 2
____
Somme
de 42 écus.
Ou
84 florins de Hollande
Un scie de la longueur de 3 pieds 3 écus.
Deux camisoles à manche 4
Surtout 5
Culottes de pluche 4
Pantalon de drap 4
Paire de bottes 4
Ceinturon de buffle 2
Cartouche 3
Casque 4
Eperons & pistolets 4
Trois chemises & trois paires de bas 3
Un sarot 1
____
Somme
de 41 écus.
Ou
82 florins de Hollande
3 paires de harnois, à 5 écus pièce 30 écus.
4 pièces ditto, à 3 12
14 brides & bridons 52
14 selles, à 6 84
____
Somme
de 178 écus.
Ou
356 florins de Hollande
La
somme totale est de 2,448 écus,
Ou
4,896 florins de Hollande
© Geert van Uythoven